L’acronyme EDR serait apparu en 2013 pour désigner un nouveau type d’outils de cybersécurité. Sa raison d’être : répondre à l’augmentation de cyberattaques avancées, capables de contourner les défenses de première ligne et de pénétrer dans l’environnement ciblé, échappant aux anti-virus traditionnels. L’EDR n’est pas un anti-virus, mais une protection d’un autre type… Explications.
Un EDR, pour Endpoint Detection and Response, est une solution de cybersécurité qui protège les postes de travail, serveurs et appareils connectés (endpoints) contre les cybermenaces avancées.
L’ EDR consiste en un programme ou un agent logiciel installé directement sur les postes de travail, serveurs, ou appareils mobiles : les fameux endpoints.
Il a été conçu pour offrir une surveillance continue, détecter les activités anormales et comportements suspects, et apporter une réponse rapide aux incidents, dans un contexte où ces endpoints deviennent la cible privilégiée des attaquants.
Cette technologie de cyber sécurité agit comme un gardien intelligent. Sa mission : la détection proactive et une réponse rapide aux incidents et l’investigation des activités suspectes. Il détecte et répond aux menaces en temps réel, et fournit des données d’analyse pour améliorer la défense globale du système informatique.
Surveillance, détection, réponse, apprentissage. L’EDR agit selon un processus en quatre étapes.
L’EDR surveille en continu les activités sur les endpoints : ordinateurs, serveurs, etc. Il collecte des données sur :
Il détecte les comportements suspects de deux façons :
L’EDR analyse les données collectées pour identifier des comportements anormaux ou potentiellement malveillants : un fichier tentant d’accéder à des zones sensibles du système par exemple.
Il utilise des bases de données de signatures connues et des règles prédéfinies pour reconnaître des attaques déjà identifiées.
Une signature est un modèle ou une empreinte numérique spécifique qui identifie un type connu de menace en se basant sur des modèles identifiés : virus, ransomware, ou malware particulier.
Les règles sont des critères ou ensembles de conditions définis pour détecter des comportements suspects ou des activités malveillantes. Elles ne dépendent pas de l’identification d’une menace spécifique (comme les signatures), mais plutôt de scénarios généraux jugés anormaux ou risqués. Elles permettent de détecter des comportements anormaux même si aucune signature spécifique n’existe.
C’est en combinant analyse de règles et de signatures que l’EDR exerce une protection spécifique et efficace.
En cas de menace détectée, l’EDR la neutralise pour limiter sa propagation et son impact. Il peut :
L’EDR conserve des logs détaillés de toutes les activités suspectes. Il permet ainsi aux équipes de sécurité d’analyser l’attaque pour comprendre comment elle a commencé et s’est propagée et de corriger les vulnérabilités exploitées par l’attaquant.
Les EDR récents intègrent des technologies d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique pour centraliser les données, les analyser et identifier les modèles d’attaques émergents.
Un utilisateur télécharge un fichier malveillant déguisé en document PDF. L’EDR détecte que ce fichier tente de lancer un script inhabituel.
Si l’EDR est une forme d’antivirus dans le principe, EDR et antivirus classiques diffèrent néanmoins par leur portée, leurs fonctionnalités et leur sophistication.
L’Antivirus se concentre principalement sur la prévention des menaces connues. Il utilise des bases de signatures pour détecter et bloquer les malwares courants. Il fonctionne de manière réactive en bloquant les fichiers ou programmes déjà identifiés comme malveillants. Il est limité face aux attaques modernes comme les menaces zero-day ou fileless.
L’EDR va au-delà de la prévention pour inclure la détection, l’investigation, et la réponse. Il identifie des comportements suspects et apporte une réponse automatisée, par isolation d’un endpoint par exemple, puis fournit des données d’analyse post-incident.
L’antivirus agit comme une première ligne de défense : il bloque les menaces connues de manière rapide et efficace et protège contre les malwares de base et les logiciels indésirables courants.
L’EDR intervient là où la protection de l’antivirus s’arrête. Il détecte les attaques complexes que l’antivirus pourrait manquer, du type attaques fileless, qui exploitent des outils légitimes du système et ne peuvent être détectées par les antivirus, ou APT, Advanced Persistent Threat, menée discrètement sur une longue durée. Il offre des capacités de réponse et d’analyse avancées pour comprendre les attaques et éviter leur réapparition.
L’EDR ne remplace pas l’antivirus, mais le complète en ajoutant une couche de sécurité avancée.
Certaines solutions combinent les fonctionnalités d’un antivirus avec celles d’un EDR (Endpoint Detection and Response), proposé en option dans la solution. Ces outils intégrés offrent une bonne protection des endpoints, combinant la prévention traditionnelle des antivirus avec la détection et la réponse avancée d’un EDR.
Critères | Antivirus | EDR |
Détection | Menaces connues (signatures, heuristiques) | Menaces avancées et comportements anormaux |
Réponse | Suppression des fichiers malveillants | Isolation, rollback, blocage, et investigation approfondie |
Analyse post-attaque | Non disponible | Chronologie et identification des causes |
Types de menaces | Faible efficacité contre les attaques complexes | Conçu pour contrer les zero-day, APT, et ransomwares |
Un EPP, Endpoint Protection Platform, est une solution de cybersécurité conçue pour protéger les endpoints contre les menaces connues. Il agit principalement en prévention, en utilisant des bases de signatures, des technologies de machine learning et des analyses heuristiques pour bloquer les attaques avant qu’elles ne se produisent.
L’analyse heuristique est une méthode de détection qui identifie des comportements ou caractéristiques suspectes dans un programme ou un fichier, même s’il n’est pas répertorié comme malveillant, pour détecter des menaces inconnues, c’est-à-dire non documentée, ou zero-day : vulnérabilité logicielle inconnue des développeurs, exploitée par des attaquants avant qu’un correctif ne soit disponible.
L’EPP n’est pas exactement un antivirus, mais il inclut l’antivirus dans ses fonctionnalités. Il est lui aussi complémentaire d’un EDR.
Un EDR est indispensable pour toute activité où des endpoints jouent un rôle critique dans le fonctionnement de l’entreprise et où des données sensibles ou stratégiques doivent être protégées… C’est-à-dire pratiquement toutes les activités, dans tous les domaines avec de l’argent ou des données à protéger.
L’antivirus EDR agit en complément et en collaboration avec d’autres outils de cybersécurité, notamment :
Pour être efficace, l’EDR doit néanmoins être implémenté par un expert en infogérance.
L’EDR est devenu une solution de cybersécurité incontournable pour les PME. Elle n’a aucun sens utilisée seule, mais doit venir s’intégrer dans un programme de sécurité informatique complet et surtout adapté aux besoins de l’entreprise. Comme bien des outils : l’usage qu’on en fait et la maîtrise qu’on en a détermine le résultat. Un EDR mal configuré et mal géré ne vous sera d’aucune utilité. Un EDR bien installé vous protégera efficacement.
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